La famille Saï

Lieu(x) : Govindpura
Sujet(s) : Vie quotidienne

Elle est arrivée de Rawalpindi en 1924, attirée par une offre de terres de l’État de Bikaner et de son rajah Ganga Singh pour la mise en valeur de la région en prévision de l’ouverture du canal, effective en 2027.

Elle est composée de :

  • Laxmi Narayan Saï (entre 70 et 75 ans), chef de famille et chef de l’exploitation jusqu’à sa retraite il y a une dizaine d’années.
  • Santro Devi, la grand-mère. C’est elle qui dirige les affaires domestiques avec, sous ses ordres, ses deux belles-filles.

Ils ont deux garçons :

  • Vinod Saï, l’aîné, un peu moins de 50 ans. Après avoir longtemps hésité, il a abandonné son agence de courrier (lettres et colis en Inde et à l’international) pour reprendre la ferme à la retraite de son père. Il dit avoir eu une vie dissolue avec beaucoup d’alcool avant la crise de la quarantaine. Après un an de méditation et de prières, il vit maintenant une vie rangée de bon hindou.   
    Il a épousé 
  • Saroj Saï, originaire d’un village à une soixantaine de kilomètres de Govindpura. Elle a rejoint la maison de sa belle-famille après son mariage.   
    Ils ont deux enfants :
    • Chandan Choudhary, 23 ans. Elle pratique la boxe indienne, proche du kickboxing, à Delhi et serait plutôt douée d’après son frère. Je ne l'ai pas vue.
    • Kunal Jaat, 22 ans. Il voulait être médecin, mais il est en troisième année d’université d’agriculture dans le Maharashtra. Il dit ne pas regretter son choix.
  • Sudhir Saï, le fils cadet. Il gère seul l’agence de courrier maintenant que son frère s’occupe de la ferme.   
    Il a épousé :
  • Nirmala Saï.  
    Ils ont un enfant :
    • Maahir Choudhary, leur fils. Il étudie dans une école d'agriculture à Udaipur. Je ne l'ai pas rencontré.

J'ai du mal à comprendre pourquoi il y a trois noms que l'on pourrait penser être des noms de famille : Saï, Choudhary et Jaat. Kunal m'a expliqué que l'on est libre de choisir son nom. Par exemple, lui a choisi Jaat parce que c'est la caste des agriculteurs et qu'il est fier d'en faire partie.. Saï a une connotation spirituelle ou régionale, et Choudhary est un titre honorifique devenu un nom de famille. L'explication d'Anju est que ce sont des noms d'usage et non le vrai nom de famille, qui n'est pas utilisé au quotidien mais seulement pour les papiers d'identité.

Souvent, les femmes rabattent sur leur tête le pan de leur sari ou leur dupatta, une écharpe en tissu très léger et transparent. En Inde du Nord, ce geste est un signe de modestie et de respect envers les aînés et les hommes de la belle-famille. Il a fallu du temps pour qu'elles se présentent le visage découvert devant moi, peut-être parce qu'elles ont fini par comprendre que je n'étais pas un homme respectable.

Elles se voilent aussi lorsqu'elles sont seules ou entre femmes, pour se protéger du soleil et de la poussière, surtout lorsqu'elles sont à l'extérieur.