Jour de deuil à Sri Ganganar

Soumis par Jacques Kergomard le ven 24/01/2025 - 14:06
Lieu(x) : Govindpura
Sujet(s) : Woofing

Cette nuit, un cousin du père de Vinod est décédé. Il a donc passé la journée dans la maison du défunt, assis par terre, comme le veut la coutume. La durée du rituel dépend du degré de parenté : un jour pour les plus éloignés, comme c'est le cas de Vinod, jusqu'à douze jours pour les membres de la famille proche, ce qui inclut les membres du foyer : grands-parents, parents, fils, cousins germains et membres alliés (les femmes, vivant dans leur belle-famille après le mariage, se soumettent à la règle de leur nouveau foyer). L'objectif de ce rituel est de capter les mauvaises énergies liées au défunt dans la maison. Une fois le plein d’énergies terminé, il faut aller déverser la cargaison dans le Gange.
Pendant cette période, il n'y a ni fêtes ni mariages jusqu'à la fin du prochain grand festival : Diwali en novembre ou Holi en mars. Les fêtes suivant directement le décès ne sont pas célébrées par la famille proche du défunt. Après cela, les restrictions cessent, mais à chacune de ces deux festivités, il faudra retourner s'asseoir dans la maison du défunt pour une piqûre de rappel, dont l’intensité varie selon le degré de parenté.
J’ai également appris que, lorsque l’on reçoit des amis, il convient qu’ils passent une nuit dans chacune des maisons du village. Tout le monde me réclame ! Heureusement, Vinod gère la situation, mais il me dit que ce n’est pas si simple.
Junad et moi sommes donc allés à la ferme en fin de matinée pour nous occuper de la réparation de la citerne où nous devons préparer le purin de matière organique. Nous n’avons pas été très efficaces : la citerne a encore beaucoup de fuites, et nous nous sommes trempés en remplissant la citerne et les deux bidons à l’aide d’un assemblage de tuyaux hétéroclites.
Après une tasse de thé et un peu de désherbage, Junad m’a emmené visiter la ferme de Jabs, en pleine période de récolte : kinnow (une variété de mandarine) et carottes.
Le travail aux champs est essentiellement manuel. Pour les récoltes qui demandent beaucoup de main-d’œuvre, les familles viennent au complet : mari, femme et parfois les enfants à partir d’environ huit ans. Les femmes effectuent les tâches les plus pénibles : travail au sol, assises sur les talons, et port des charges les plus lourdes sur la tête, tandis que l’homme n’intervient que pour le chargement.
On estime que le salaire d’un journalier agricole dans le secteur informel se situe entre 150 et 300 roupies (1,5 à 3,5 €) pour un homme, et qu’il est inférieur de 20 à 40 % pour une femme. Un couple ne gagne souvent qu’une fois et demie le salaire de l’homme.

retrouvez la vidéo du jour, ses sous titres facétieux et l'accent charmant de Jean Yanne

 

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Tout est beaucoup plus grand que ce que j'avais imaginé : du bio à grande échelle. Pendant que tu te la joues reporter en terres inconnues, tu ménages tes genoux, c'est déjà ça ! Faut-il que les traditions soient fortes pour que l'on réclame pour la nuit un ronfleur à 90 décibels !!!

Célia RINALDI

lun 27/01/2025 - 09:15

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Les femmes sont payées moins que les hommes en travaillant plus dur à la récolte... le patriarcat est partout bordel !