Trop d'eau dans le désert !

Soumis par Jacques Kergomard le ven 31/01/2025 - 16:25
Lieu(x) : Jaisalmer
Sujet(s) : Transport

Je suis arrivé à Jaisalmer ce matin à 5h20. Quels progrès réalisés par Indian Railways ! Mis à part les deux heures de retard pour le trajet Delhi - Sri Ganganagar, les deux autres trains ont été à l'heure, aussi bien au départ qu'à l'arrivée. Toutes les gares que j'ai vues ont été entièrement refaites et elles sont propres. L'information des voyageurs est exemplaire : application Internet pour suivre le déplacement de son train avec mise à jour en temps réel du quai d'arrivée, affichage lumineux sur le quai avec numéro de train et identifiant des wagons. Quel contraste avec il y a 50 ans ! C'est moins exotique, mais très reposant.
Finalement, je ne regrette pas mon détour par Jaisalmer. Je me suis longuement promené dans la cité-forteresse perchée sur une colline à 100 mètres au-dessus du désert. Je ne suis pas très passionné par le patrimoine, mais j'aime ces villes où l'on ressent le poids d'une histoire forte, sans que elles ne soient devenues des musées. Bien sûr, il y a les incontournables boutiques et restaurants et on est beaucoup sollicité, mais la cité est encore une vraie ville : enfants qui jouent dans les ruelles, artisans, linge qui sèche, vaches et chiens errants.. Comme si des gens comme vous et moi habitaient encore la cité de Carcassonne, contemporaine de Jaisalmer.

Construite en grès jaune, une roche extrêmement poreuse, Jaisalmer est en péril et, étonnamment, c'est principalement à cause de l'excès d'eau ! Le canal Indira Gandhi a atteint Jaisalmer en 1992, transformant radicalement l’approvisionnement en eau de la ville et des régions désertiques environnantes. Le succès touristique de la ville a conduit à une forte augmentation de la consommation d'eau et, par conséquent, à des difficultés dans la gestion des eaux usées. Vers 1900, les pluies, principalement concentrées entre juillet et septembre, étaient très irrégulières, avec de longues périodes de sécheresse et une pluviométrie comprise entre 100 et 150 mm par an. Aujourd'hui, elle est de 150 à 200 mm, parfois au-delà, avec des épisodes de pluies torrentielles dues au changement climatique. Voilà comment, en 50 ans, on remet en cause 800 ans d'équilibre et de stabilité. Je ne suis pas sûr pour autant qu'il faille remettre en question les bienfaits du canal Indira Gandhi pour l'agriculture et la disponibilité de l'eau.
J'ai fini l'après-midi devant un expresso en terrasse au bord du lac artificiel de Gadisar construit en même temps que la cité.  Ce qui me manque ici, c'est pouvoir se poser sur une chaise en terrasse et regarder la vie passer.

Je rédige cet article avec, devant moi, la citadelle illuminée.
Demain, promenade de touriste dans le désert !

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REmarque de néophite : J'y vois une certaine similitude avec les pays du Maghreb : la terre, la poussière, les étalages de tissus, les gens dans la rue.