Pour les angoissés, vous pouvez aller directement au happy end, mais ce serait dommage.
J’ai plutôt bien dormi. J’avais cru comprendre hier soir que quelqu’un parlant anglais viendrait ce matin. Au réveil, j’ai demandé confirmation à Ramdev par WhatsApp. Ici, tout se fait par WhatsApp et uniquement par messages, le réseau étant souvent trop mauvais pour une communication téléphonique. Il m’a répondu qu’en fait, ce serait à 13h, puis, un peu après, ce soir.
J’ai pris les boules. Je lui ai envoyé un message pour lui expliquer que ma présence ici était absurde, que j’en avais marre d’attendre sans rien faire et que le principe du wwoofing était certes d’aider aux champs, mais surtout d’échanger des pratiques de culture et de partager la vie des locaux, ce qui nécessite un minimum de langage commun. Que s’il y avait un problème, il pouvait me le dire, mais dans ces conditions, j’envisageais de partir. Il m’a demandé si je pouvais attendre 4 ou 5 jours, sans que je comprenne pourquoi. J’ai appelé et échangé avec le responsable de Wwoofing India pour lui tenir le même langage. Faut pas faire chier Gérard Lambert quand il répare sa mobylette !
Du coup, tout le monde s’est mis en branle. Ramlal m’a emmené en tracteur me montrer leur puits creusé manuellement avec un système de balancier. On se serait cru au Far West. L'eau est haute en ce moment mais il fait 30 m de profondeur et il est à sec avant la mousson. Avec la herse, on a rassemblé les fanes d’une plante que je n’identifie pas avant d’y mettre le feu : l’écobuage dans les campagnes environnantes est une source importante de pollution pour Delhi et les grandes villes. Ensuite, nous avons fait deux heures de désherbage des carrés d’oignons, mais ça, je peux le faire chez moi, sans compter que les mourons des champs sont les mêmes qu’à la maison. La seule différence est que, contrairement à Raphaël qui ne s’en prive pas, ils ne peuvent pas me faire de remarques parce que j’en oublie beaucoup.
En fin d’après-midi, ils m’ont emmené à la ville pour acheter des pièces pour le tracteur et boire un thé chez un vendeur de voitures, sous le seul prétexte qu’il parlait un peu anglais. Raïla (20.000 habitants) est essentiellement un grande rue commerçante contourné par un autopont sur lequel passe l'autouroute Bhilwara-Ajmer.
Au coucher du soleil, je suis allé visiter un centre ayurvédique[1] de lutte contre le cancer. Le chauffeur et moi avons visité les carrés de plantes médicinales. Les seules explications que j’ai eues étaient que c’étaient des plantes médicinales et que, le week-end, il y avait au moins 5000 personnes qui venaient se faire soigner. Un peu court, jeune homme…
J’ai vraiment l’impression d’être un objet vivant que l’on pose quelque part avant de le déplacer. Et en plus, il faut me nourrir.
Je vois bien qu’ils font leur possible pour me satisfaire en suivant les instructions de Ramdev, leur patron, mais cela ne change pas le problème.
Finalement, Ramdev et Radhakrishnan sont arrivés vers 21h ce soir. Radhakrishnan est le patron de la ferme et Ramdev, son neveu, n’était depuis hier que son rédacteur de messages, il ne parle pas anglais. Radhakrishnan, en plus de sa ferme, exerce une fonction de conseil en agriculture bio et il est actuellement en plein séminaire. Nous nous sommes expliqués franchement et avons fini par sympathiser. Je pars demain pour Pushkar en bus, une nouvelle expérience, en espérant que mes hôtes m’accepteront au débotté et que j’y resterai jusqu’au 22, avec une absence de 2 ou 3 jours pour aller voir Anju et Jean à Jodhpur. Je reviendrai ici ensuite pour un vrai séjour de wwoofing, avec l’engagement de Radhakrishnan d’être présent. Ce sera le dernier avant mon retour.
Jaykesh est content !
जय हिंद (Jay Hind)
- Voir l’article Wikipedia sur l’Ayurveda. Il y a 50 ans, j’avais utilisé un médicament ayurvédique très efficace contre la diarrhée.
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