Shopping à Sri Ganganar

Soumis par Jacques Kergomard le jeu 23/01/2025 - 14:08
Lieu(x) : Govindpura
Sujet(s) : Woofing

Jeudi 23 janvier 
Depuis mon arrivée, on insiste beaucoup pour que je me fasse faire un costume traditionnel rajasthani. J'ai fini hier soir par accepter, à condition que ce soit moi qui paye. La discussion a été dure, mais j'avais un argument massue : en France, ce sont les riches qui paient. Il fallait aussi acheter des vannes pour la citerne que nous attendons depuis trois jours. Levés à 8h30, Junad et moi ne sommes partis en moto qu'à midi et demi... Une autre notion du temps, vous dis-je.

Première étape : le marchand de tissu. On nous a proposé trois coupons de tissus, et je ne sais pas ce qui a motivé le choix de Junad. Bien sûr, on ne nous a pas laissé partir comme ça. Le plus jeune des vendeurs a absolument tenu à faire son Instagram. Puis, on m'a expliqué que tout le personnel du magasin appartenait à la secte hindoue "bishnoï"[1]. Le sujet n'était pas forcément passionnant, mais j'étais content d'avoir une discussion en bon anglais... Cela méritait un nouveau vlog[2].

Nous sommes ensuite allés chez le tailleur pour prendre les mesures. Le costume sera prêt dans trois jours. Bizarrement, pas de vlog.

Au troisième arrêt infructueux chez des marchands de matériel d'irrigation, Junad m'a déposé chez son oncle, qui tient un relais de courrier et colis internationaux sur la superficie d'un quart de garage : un comptoir, une banquette et une étagère de tri. En deux heures, outre un employé qui était allé chercher le courrier, je n'ai vu qu'une personne. Elle a pris derrière le comptoir une boîte en plastique transparent avec une vache décorée en sainte et beaucoup de billets à l'intérieur. Il a compté les billets, noté le résultat dans ses registres, puis remis les billets et la boîte en place. Personne ne parlant anglais, il m'a fallu attendre le retour de Junad pour comprendre. Un peu plus loin, il y a un espace avec des animaux et une boîte à offrandes pour les nourrir. La boîte en question contenait les recettes.

Nous sommes repassés à la ferme pour mettre en place les vannes sur le conditionneur, que nous remplirons demain. Junad a, bien sûr, fait une vidéo où j'explique cela brillamment.

Nous sommes ensuite allés visiter la ferme de Shukkar, un autre cultivateur de mandarines. Sa ferme couvre 17 acres, soit 6,8 hectares. Il cultive aussi des kinnows, de l'orge, du fourrage, de la canne à sucre et du blé. Sa ferme est très agréable, ombragée par les eucalyptus alentours. Grosse panique : un nilgaï[3] était entré dans un champ. Même de loin, c'est un animal impressionnant. Vinod m'a montré les restes de mandariniers mangés sur son terrain ; il ne reste pas grand-chose. Pourtant, les terrains sont souvent clôturés, mais seuls les fils électriques les arrêtent. C'est pourquoi Vinod a installé des panneaux photovoltaïques sur son terrain. Avant de rentrer, il fallait bien une dernière vidéo.

Ce matin, Vinod a trouvé un acheteur étranger pour ses fruits à 28 roupies le kilo. S'il était en capacité de vendre à Singapour, il pourrait obtenir un prix de 45 roupies. La cueillette commencera demain pour environ sept jours.

Je suis conscient que ce blog est en train de faire une pirouette. Il ne s'agit plus d'un blog sur l'Inde avec mon voyage en fil conducteur, mais d'un autoportrait narcissique avec l'Inde en toile de fond.

  1. Voir article Wikipédia sur la secte
  2. voir la vidéo
  3. Voir article Wikipedia sur les nilgaïs
Vidéos

Vlog de la journée

Vidéo

commentaires

commentaire
Pour l'autoportrait narcissique, faute avouée, triplement pardonnée. Vive le documentaire incarné, très présent sur nos écrans ! J'attends avec impatience la photo en tenue locale...