La discrimination positive en Inde

Malgré son engagement incontestable en faveur des intouchables, qu’il appelait Harijans, ou enfants de Dieu, Gandhi, profondément religieux, était plus ambigu en ce qui concerne le système des castes, qu’il souhaitait réformer plutôt qu’abolir. Outre l’abolition de l’intouchabilité sous toutes ses formes, la Constitution de 1950 interdit la discrimination fondée sur la caste, la religion, le sexe ou la race. Elle prévoit également des mesures de discrimination positive pour les populations hindoues ne faisant pas partie des quatre grandes castes, notamment les Dalits, aujourd’hui appelés intouchables, pour les populations tribales et pour les "autres classes arriérées". Cette dernière catégorie regroupe toutes les populations défavorisées, identifiées sur la base de critères socio-économiques : pratique de métiers traditionnels peu rémunérateurs, manque d’accès à la propriété foncière, faible représentation dans la sphère politique et administrative, etc. Ces mesures incluent des quotas dans les institutions éducatives, les emplois publics et les assemblées législatives, visant à améliorer la représentation et les opportunités pour ces groupes historiquement marginalisés.

Bien que les résultats de cette politique soient généralement jugés positifs, la contestation a toujours été vive, en particulier parmi les hautes castes. Les premières attaques ont été menées sur le plan juridique, en soulignant la contradiction entre une Constitution qui abolit les castes et une politique en faveur d’une population caractérisée par la caste. Sur la base de cet argument, la Cour suprême a invalidé plusieurs lois. La contestation s’est également exprimée dans la rue, avec de grandes manifestations, comme celles contre la Commission Mandal en 1990, qui visait à intégrer de nouvelles populations dans les "autres classes arriérées", ou encore les manifestations des Patel, une caste favorisée du Gujarat, qui demandait également à bénéficier d’une discrimination positive.

Pour aller plus loin :