Jaykesh remonte en selle !

La nuit très problématique, dont je vous épargnerai les détails les plus scatologiques, aura au moins eu le mérite de vider complètement la tuyauterie, emportant avec elle, je l’espère, le virus. Anticipant le conseil avisé du docteur Cozack81, j’ai prolongé mon séjour d’une nuit et resterai donc ici jusqu’à mardi matin.

Bien m’en a pris : Rhadakrishnan a enfin répondu cet après-midi à mon message d’hier pour m’annoncer qu’il n’était pas au Rajasthan et ne rentrerait que mercredi. Je sais qu’il faut savoir s’adapter à la gestion du temps locale, mais il me reste moins de trois semaines et je ne suis pas venu faire du tourisme. J’ai donc demandé à Organigully Farm si je pouvais arriver dès ce mercredi. En général, il répond vite. On y croit.

Bien m’en a pris (bis) : j’avais décidé, pour une fois, de prendre un hôtel de luxe, et je m’en félicite. Le personnel a été aux petits soins pour moi, et pourtant, je leur en ai fait voir cette nuit...

Le prix (35 € la chambre simple, environ 50 € la double) explique probablement pourquoi il n’y a ici que des visages pâles, en grande majorité des Français. Mais il offre surtout le calme et un petit déjeuner continental. Dans les hôtels de catégorie inférieure (moins de 20 € la nuit), il n’y a que des Indiens qui, bien sûr, vivent plus dans les couloirs et les halls que dans les chambres, dont les portes ne sont fermées que pour dormir. Pire que les Ritals. Plus problématique pour mes intestins : au petit déjeuner, on retrouve les mêmes plats que pour les autres repas donc épicés.

Levé tard pour récupérer, j’ai flâné sur les ghats du lac jusqu’au City Palace, un palais de plus à mon palmarès. Il y avait foule : décor de films romantiques très populaires ^[1], le lieu est devenu un passage obligé pour les jeunes mariés. Il faut s’arrêter à chaque porte et à chaque fenêtre pour que ces messieurs prennent madame en photo. Le soir, il y a régulièrement quelques tirs de fusées d'artifice.

Trois bananes et une petite sieste plus tard, me voilà reparti pour une promenade sur les rives de l’autre lac. En chemin, je me suis offert un rasage, une égalisation de la moustache et un massage facial chez le barbier. Puis, j’ai eu une longue conversation avec un vendeur de miniatures indiennes. Ils étaient plus de 3 000 avant la Covid et ne sont plus que 35 aujourd’hui. Il m’a expliqué toutes les techniques avant, bien sûr, de me faire monter dans sa salle de vente. J’ai craqué pour une petite miniature.

Je rédige cet article sur le rooftop de l’hôtel, avec, en remplacement de la bière, un verre d’eau au jus de citron – un excellent remède contre la diarrhée.Au menu ce soir, ce sera du riz.

जय हिंद (Jay Hind)

1. Bande annonce des films Prem Ratan Dhan Payo". ou de  Ram-leela