Malgré quelques déconvenues, je ne regrette pas mon escale à Alwar. C’est cette Inde rurale qui me reste familière et que j’aime.
Alwar est supposée être la porte d’entrée de la réserve de tigres de Sariska, mais en regardant sur Internet, je n’ai trouvé que des circuits à partir de Jaïpur, avec une entrée dans la réserve à plus d’une heure d’Alwar. Qu’à cela ne tienne, j’ai décidé de louer un scooter au seul point possible, à une demi-heure de marche de mon hôtel. Google n’est pas fiable pour la campagne et devrait vérifier ses données : la boutique n’existe plus et personne aux alentours n’en avait entendu parler.
Ma route passait par le quartier des mécaniciens poids lourds, et comme souvent, je me suis fait interpeller. Quand j’ai dit que mon fils était aussi mécanicien au Canada, ils ont tenu à faire un selfie et à m’offrir un café. J’ai fait une grosse erreur en n’apportant pas de photos de mes proches, de Cessenon et, d’une manière générale, de la France. Eux, dont l’atelier est un terrain vague, avec les établis et les étagères à même le sol, auraient été surpris de voir une photo de l’atelier de Milou !
Ici, tous les camions inscrivent en grosses lettres à l’arrière HORN BLOW pour inciter à klaxonner. De mon temps, l’inscription était HORN PLEASE. Mon anglais était tellement nul que j’ai confondu horn et corn, et je pensais que c’était pour réclamer à manger. À ma décharge, les médias étaient remplis d’images de petits Biafrais, et c’était le début de la médiatisation de l’aide humanitaire. Un bonjour à Bernard Kouchner.
Les indiens me félicitent souvent pour mon anglais, ils trouvent que pour un étranger, je n'ai pas d'accent et que je les comprends parfaitement. Normal, c'est ci que j'ai appris mais ça fait quand même du bien à l'ego !
Mes plans pour la journée n’étant plus d’actualité, je me suis rabattu sur du classique : le City Palace et le fort qui surplombe la ville.
Le palais lui-même est très délabré, voire même dangereux sur certains balcons. Le groupe TATA l’aurait racheté pour en faire un hôtel de luxe.
La cour extérieure, avec les arcades sur deux niveaux qui l’entourent, héberge des administrations et, au premier étage, une cour de justice. Sous les arcades, on trouve des petites pièces avec des magistrats en civil, assis sur une estrade, et une dizaine de personnes debout qui assistent au procès. Entre ces salles, un fonctionnaire, assis derrière un bureau, est entouré d’étagères remplies de vieux dossiers papier encore plus élimés que dans le film Lunchbox, dont je vous ai déjà parlé. Dans la cour, des avocats s’alignent derrière une petite table, avec en face deux ou trois personnes pour leurs clients. Pour ceux qui ont Netflix, la série "Légal ou presque" montre bien le fonctionnement de cette justice du quotidien et la concurrence féroce entre les avocats.
L’après-midi, je voulais monter au fort Bala Qila. En arrivant au pied de la dernière montée, des gardiens ont arrêté mon rickshaw. Le fort est dans la réserve de Sariska, et on ne peut y pénétrer qu’en jeep dans le cadre d’un safari. Merci aux sites Tripadvisor, Petit Futé et autres, qui ne parlent que de l’entrée la plus proche de Jaïpur. J’étais prêt à me laisser tenter, mais l’entrée était à 25 euros et je ne me promène pas avec autant d’argent sur moi dans la journée.
Je me suis rabattu sur un parcours de santé et botanique, où j’ai profité du bon air et avancé dans ma lecture des Enfants de minuit de Salman Rushdie, qui raconte l’histoire indienne à travers un enfant né à minuit, au moment où a été proclamée l’indépendance. J’aime vraiment cet auteur.
J'ai fini mon trajet vers Delhi le même train super fast qu’hier. Dommage pour la vitesse, qu'il lui faille une heure pour faire les trente kilomètres entre Gurgaon et Delhi.
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Klaxon
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Retour bientôt ?
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Chouet