Le fait d’avoir passé un an à Delhi sans avoir été à bord de la Yamuna m’a fait réfléchir cette nuit. Ce matin, j’ai commencé à rédiger un complément sur le sujet et, en bon reporter, suis ensuite allé sur le terrain. La principal difficulté était d’aller du Fort Rouge jusqu’aux ghats : il faut traverser à pied, sans feu rouge ni passage piéton, l’autoroute qui mène au pont de fer pour aller à Ghaziabad. Sans les embouteillages, je ne suis pas sûr d’y être arrivé.
Une fois du bon côté, on est presque de retour dans l’Inde rurale : il y des vraies fermes et on fait sécher les galettes de bouse au soleil. Une fois passée une vieille digue, on arrive au bord de l’eau. À peine quatre ghats sur moins de cent mètres de rive, j’ai du mal à concevoir comment plus de dix mille personnes peuvent assister aux fêtes de Diwali sur un si petit espace.
Sur les escaliers, j’ai aperçu des cheveux fraîchement coupés. Plus haut sur les marches, devant le petit temple, un prêtre, accompagné d’une dizaine de fidèles, portait un plateau avec des offrandes : de la nourriture et des mèches de cheveux. Il est descendu jusqu’à la rivière pour y déposer le plateau qui s’est échoué à la ghat suivante et où un chien s’est délecté de la partie nutritive des offrandes. Ni le prêtre ni les fidèles ne s’en sont inquiétés, et le chien a pu finir tranquillement son repas. L’histoire ne dit pas qui a gardé les cheveux pour les vendre. Je n’ai pas filmé la scène, mais elle mériterait d’être dans un scénario.
Pour retourner au métro, j’ai joué la sécurité en prenant un rickshaw et ai fini la route à pied à cause d’un trafic bloqué par les embouteillages. Je me suis fait interpeller par un homme que je n’ai pas tout de suite reconnu, mais c’était le chauffeur qui m’avait fait tester son vélo-rickshaw. On a encore beaucoup ri et je viens de lui envoyer la vidéo.
Avant de partir, je voulais aller à Hauz Khas, un quartier considéré comme très branché aujourd’hui mais qui était pour moi la limite de la ville. Beaucoup de métro pour pas grand-chose, c’est un quartier comme il y en a beaucoup : des avenues arborées encadrent des « enclaves » aux entrées avec barrières. J’ai quand même trouvé un endroit pour déguster le meilleur des trois ou quatre expressos de mon voyage. C’est dommage qu’il n’y ait pas ici de vrais cafés avec des terrasses pour s’asseoir, se reposer et respirer l’ambiance du lieu.
J’ai passé beaucoup de temps dans le métro. Alors que jusqu’ici j’arrivais toujours à trouver à m’asseoir, aujourd’hui on se serait cru dans le métro un jour de grève. Il manquait juste des pousseurs comme au Japon pour fermer les portes.
Au retour, je me suis arrêté dans un magasin d’épices – pas trouvé en bio – où j’ai pu acheter celles qui ne sont pas disponibles chez nous : Anju m’avait fait une liste en hindi. Désolé pour vos intestins, je vais me mettre à la cuisine indienne.
J'ai découvert un nouveau type d'espace de coworking: pour 2200 € euros par mois, vous avez accès 24 heures sur 24 à un meuble de bureau avec cadenas dans une salle avec air conditionné
Dernier article rédigé en Inde, devant une bière. Je suis content et conscient qu’il est temps de rentrer : j’ai fait le tour de la question. Mon corps, comme mon esprit, ont besoin de repos. Mais c’est triste de savoir que je ne reviendrai pas : j’ai fait le tour de la question.
commentaires
Merci !
À vendredi, gros bisous !
(sans sujet)
(sans sujet)
Déjà la fin