Tout d'abord, mes excuses à Kunal que j'appelle Junad dans ce blog depuis le début, sans raison objective : je l'appelle bien Kunal oralement.Il aurait dû rentrer à l'université hier, mais son père lui a demandé de rester par peur de se retrouver avec son mauvais anglais en tête-à-tête avec moi, inquiétude partagée. Malheureusement, il devra quand même partir ce mardi (30h de train) et nous avons discuté avec Vinod au thé du matin. C'est décidé, je pars en même temps que lui. Je n'ai aucun regret, il n'y a plus grand-chose à faire et j'ai fait le tour de l'endroit.
Normalement, un wwoofer travaille au minimum à mi-temps avec son hôte... sous réserve qu'il y ait du travail à partager. Ici, Vinod n'effectue pas de tâches manuelles réservées à son couple d'employés mais gère l'exploitation. Quand on est à la ferme, il surveille les cultures, décide des actions et donne ses ordres à mener depuis son charpaï. Quand il s'agit d'aider au désherbage, ni lui, ni Kunal ne participent. Y a-t-il un vrai wwoofing possible dans une société avec des rôles sociaux aussi codifiés et rigides ? Je n'en suis pas convaincu. Je ne regrette rien de mon séjour, mais j'en tiens compte pour mes prochains séjours. J'avais déjà réduit de 3 jours mon séjour à Bhilwara, mais pour des questions de compatibilité avec l'emploi du temps d'Anju.
Pour remplir ces 3 jours de vide, j'ai demandé à mon agence de voyage préférée de décaler les 2 nuits d'hôtel prévues à Bikaner samedi et dimanche prochains pour mardi et mercredi. Je prends ensuite le train de nuit pour Jaisalmer où je resterai 3 jours incluant un trajet en dromadaire pour un bivouac dans le désert. Puis direction Jodhpur, où je reprends le programme prévu.
Aujourd'hui on fêtait la constitution qui a pris effet le 26 janvier 1950. Je m'attendais à des commémorations dignes d'un 75ème anniversaire. J'ai vaguement entendu de la musique et des chants dans la matinée, mais c'est resté cantonné aux écoles et n'a pas affecté la vie du village.
La récolte de kinnows a déjà été vendue sur pied, comme toujours ici. Le prestataire en charge de la récolte et son équipe attendaient la venue du propriétaire pour entamer le travail.
L'équipe est constituée d'une vingtaine de femmes pour environ 5 hommes avec une équipe d'encadrement de 3 ou 4 hommes. On commence par répartir les caisses le long des allées avant d'entamer la cueillette. Chaque arbre produit plus ou moins 40 kilos, soit de 1 à 3 caisses. Il est traité par une seule personne en 1/4 d'heure en moyenne. Comme chez nous, les 2 Jacques savent de quoi ils parlent, les arbres ont des épines, mais ici, les seules protections sont des gants en laine.
Ils se font une marmite de thé au début, une pause repas et c'est tout. Dans la journée, ils ont ramassé 200 arbres pour un peu plus de 400 caisses. En fin de journée, on charge dans le camion, les femmes une caisse sur la tête, 2 sur le dos pour les hommes, et direction la pesée : 8,9 tonnes soit à 26 roupies le kilo, 231 400 roupies : 2 550 € quand même. Vinod a le sourire.
Pendant ce temps-là, nous avons juste ajouté dans les 2 fûts les 10 kilos de gur achetés à l'épicerie du village en passant ce matin, et vidé les bouteilles cherchées la veille. Il n'y a plus qu'à attendre au moins 7 jours en remuant quotidiennement.
J'ai aidé, un peu, Ajay et sa femme à nettoyer le pied des kinnows et nous avons traîné en attendant le départ des cueilleurs. Comme le propriétaire se doit d'être présent pendant la cueillette, je pense que demain sera une journée semblable. J'ai eu raison de partir.
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